Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés sur une île au large de Boston dans un hôpital psychiatrique afin de retrouver une patiente qui aurait disparu. Très vite, l’affaire prend un autre sens …

Un malaise constant
Dès le début du film, lorsque notre protagoniste se trouve dans le bateau, nous pouvons ressentir une atmosphère particulièrement ambigu. Les visions mettant en scène les flash-backs du personnage nous plongent au coeur de sa vie et de ses angoisses. Nous comprenons ainsi que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête. Léonardo Di Caprio est un personnage torturé, pessimiste. Quand à son acolyte, nous ne savons quoi penser quant à sa fiabilité. Ceci est accompagné de décor n’étant pas des moindres.
Une esthétique glaçante
Les envolées musicales à la fois mélancoliques et oppressantes permettent aux spectateurs de se plonger dans l’ambiance anxiogène et terrifiante que ressent notre héros. C’est ainsi que nous venons à nous demander si nous ne sommes pas plonger dans un thriller conjugué à un film d’horreur où tout peut basculer à tout moment, dont notre manière de percevoir les éléments du film.

Notre interprétation
Mais alors que nous pensons tous que les membres hospitaliers font tout pour rendre notre protagoniste dingue, la fin du film renverse le rôle des personnages mais surtout notre manière de penser le film. Alors, de quelle camps sont chaque personnages? Di Caprio est-il fou ou est ce les membres hospitaliers qui le rendent ainsi.
Découvrons alors ensemble ce qui pourrait nous diriger vers la compréhension des ambiguïtés de ce film. Dès la première scène, la peur de Teddy en mer est associée à l’origine de la tragédie dont il a été témoin, la découverte du corps de ses trois enfants dans le lac. Lorsqu’il présente son badge au directeur adjoint Mc Pherson, les gardiens sont méfiants, certains sont d’ailleurs armés. Teddy Daniels affirme à son coéquipier Chuck Aule que des clôtures électriques sont présentes sur tout le périmètre. Etonné, Chuck lui demande comment celui-ci peut-il le savoir, et il lui répond qu’il en a vu par le passé. Ne connaitrait-il pas cela car il serait un patient de l’hôpital. Au moment où les Marshals doivent donner leurs armes à McPherson, Chuck décroche difficilement l’étui de son arme. Etrange pour un policier fédéral dans le métier depuis 4 ans… En arrivant dans la cour de l’hôpital, Monsieur Daniels croise le regard d’une patiente qui fait mine de lui dire chut. Mais il est le seul à voir ce geste de cette femme. Ne serait-ce donc pas le début d’une hallucination? Lors de l’interrogatoire des infirmiers de l’hôpital, Teddy pose des questions sur la séance de groupe à laquelle Rachel Solando aurait participé sous la direction du Dr Sheehan. Lorsqu’il interroge une des infirmières sur Lester Sheehan, elle regarde du coin de l’œil Chuck, celui-ci fait de même. Dans son rêve il voit sa femme, mouillée et saignant au niveau du ventre, blessure qu’il a commis en tirant dans le ventre de sa femme. Lorsque les policiers questionnent les patients de l’institution dans le réfectoire, Madame Kearns échange un regard sur Chuck, démontrant la complicité entre ces deux personnages. Mais cela n’est pas tout! La patiente demande à Chuck un verre d’eau, et lorsqu’il lui rapporte, celle-ci le boit mais elle ne tient aucun verre dans ses mains. Ne serais ce donc pas encore une hallucination de Teddy? La rencontre avec Rachel Solando ( en réalité infirmière ) qui aurait tué ses trois enfants mais ne s’en souviendrait plus est nécessaire pour Andrew afin qu’il se souvienne de ce qu’il a enfoui en lui. Dans son second rêve, Teddy voit 3 enfants sur le sol tachés de sang, puis on le retrouve au lac et dépose la petite fille dans l’eau à ses côtés, on retrouve la fausse Rachel. Teddy recolle petit à petit les pièces du puzzle. Le directeur essai de faire ressortir la nature profonde d’Andrew et du danger qu’il représente lorsqu’ils discutent dans la Jeep sur le thème de la violence et de l’animosité
A la fin du film, Andrew prend le revolver sur le bureau et tir sur le Dr Cawley, on y aperçoit des taches de sang sur le tableau qui se trouve derrière le médecin et qui disparaissent le plan suivant. On assiste à ce moment à une dernière hallucination de Teddy.
Notre conclusion
Le scénario final renverse donc toute notre vision du film, il remet en cause la véracité de la moindre image, du sens apporté aux paroles, faits, gestes de chacun et chacune, ayant défilés devant nos yeux. Maintenant, à vous de choisir ce qu’il vous plaît de croire . . . Le film est un réel art car il permet la manipulation de son public, avec son accord.
A voir en exclusivité :
- Inception – Christopher Nolan : https://www.youtube.com/watch?v=CPTIgILtna8
- Matrix – Lana et Lilly Wachowski : https://www.youtube.com/watch?v=8xx91zoASLY&t=2s
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